10 dec 2009

Pour un retour Ă  l'ordre constitutionnel au Niger L'UE doit appliquer les accords de Cotonou

Communiqué du collectif Areva ne fera pas la loi au Niger, de la Coordination pour la Sauvegarde de la Démocratie au Niger (CSD) et Survie
Le 8 décembre 2009

logo.gifCe 8 décembre, un émissaire du pouvoir nigérien se déplace à Bruxelles pour débuter les consultations avec l'Union Européenne (UE), conformément aux accords de Cotonou . Nos organisations demandent à l'UE de faire en sorte que ces consultations aboutissent, dans les plus brefs délais, à un retour à l'ordre constitutionnel basé sur la constitution de 1999.

Par le rĂ©fĂ©rendum sur la rĂ©vision de la constitution en aoĂ»t dernier, le prĂ©sident du Niger, Mamadou Tandja, a organisĂ© un coup d'Etat constitutionnel pour s’octroyer les pleins pouvoirs et profiter de la rente de l'uranium encore au moins trois ans. Il peut ainsi rester Ă  la prĂ©sidence jusqu’en 2012 et se reprĂ©senter Ă  volontĂ©. La sociĂ©tĂ© civile, les syndicats et la majoritĂ© des partis politiques nigĂ©riens refusent cet Ă©tat de fait et en appellent Ă  une Ă©lection prĂ©sidentielle le 22 dĂ©cembre prochain, comme prĂ©vu avant la rĂ©vision constitutionnelle.

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23 oct 2009

Malgré la crise politique, le business continue - Pollution et pillage des ressources en eau au nord du pays

logo.gifAreva ne fera pas la loi au Niger - Communiqué de Presse du 21 octobre 2009

A l’occasion des Ă©lections lĂ©gislatives nigĂ©riennes du 20 octobre 2009, le Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger a tenu une confĂ©rence de presse hier, mercredi 21 octobre 2009 Ă  l’AssemblĂ©e Nationale.

Dans le contexte actuel de durcissement du pouvoir, l'Ă©mergence d'un dĂ©bat dĂ©mocratique autour des questions miniĂšres et la lutte de la sociĂ©tĂ© civile sur les conditions d’exploitation de l’uranium Ă©tant de plus en plus difficile, notre Collectif a portĂ© l’attention sur la question sensible des consĂ©quences de cette industrie sur les ressources en eau.

Le Niger vit une trĂšs grave crise : un coup d’Etat constitutionnel du prĂ©sident Mamadou Tandja qui, passant outre les rĂšgles de la dĂ©mocratie parlementaire, a organisĂ© le 4 aoĂ»t dernier, un rĂ©fĂ©rendum pour se maintenir au pouvoir. Les Ă©lections lĂ©gislatives du 20 octobre 2009 avaient pour seul but d’asseoir le nouveau rĂ©gime et de parachever son coup d’Etat. Le scrutin a Ă©tĂ© majoritairement boycottĂ© par les partis d’opposition et la population. En effet, en tenant ces lĂ©gislatives le chef de l’Etat a finalisĂ© son plan de confiscation du pouvoir passant outre l’élection prĂ©sidentielle prĂ©vue fin 2009 et usant de moyens disproportionnĂ©s et insidieux lui permettant de rĂ©duire Ă  nĂ©ant toute opposition.

AprĂšs s’ĂȘtre trop faiblement Ă©mue de cette situation, la communautĂ© internationale a rĂ©agi fermement : La CommunautĂ© Ă©conomique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a « suspendu » le Niger « jusqu’à ce que la lĂ©galitĂ© constitutionnelle soit rĂ©tablie », et a alertĂ© l’Union Africaine ; l’Union EuropĂ©enne menace de suspendre son aide au dĂ©veloppement conformĂ©ment aux prescriptions de l’article 96 des accords de Cotonou, en laissant toutefois place aux nĂ©gociations. Quant Ă  la France, elle a maintenu une position particuliĂšrement ambiguĂ« jusqu’à la veille des Ă©lections lĂ©gislatives, contribuant Ă  l’attentisme gĂ©nĂ©ral. Cette attitude revient Ă  cautionner le coup d'Etat constitutionnel et Ă  contribuer Ă  la normalisation d'une situation illĂ©gale. A nouveau, la France privilĂ©gie ses intĂ©rĂȘts Ă©conomiques sur la promotion de la dĂ©mocratie et le respect de l'Etat de droit. En effet l’exploitation de l’uranium par Areva se poursuit et la mise en exploitation de la mine d’Imouraren lui offre d’énormes perspectives.

Cette exploitation uranifĂšre au nord du pays conduit Ă  la contamination des ressources en eau et Ă  l'Ă©puisement et la pollution des deux grandes nappes phrĂ©atiques fossiles de la rĂ©gion d’Agadez, qui assuraient jusqu’ici la survie des populations locales. Cela est tout aussi dramatique que la spoliation des terres agro-pastorales exploitĂ©es par les populations locales, la destruction de la faune et de la flore ou la contamination radioactive de l'air dues Ă  cette mĂȘme industrie.

Depuis des millĂ©naires les populations nomades frĂ©quentent l’immense plaine de l’Irhazer et gĂšrent de façon traditionnelle les ressources nĂ©cessaires Ă  l’économie pastorale. L’aquifĂšre des grĂšs d’Agadez, seule ressource en eau de cette plaine, est fossile. Or la rĂ©gion regorge d’uranium, qui est en partie dĂ©jĂ  exploitĂ© par l’industrie uranifĂšre avide d’eau : ce rĂ©servoir est fortement menacĂ© par l’octroi anomique de concessions miniĂšres et par l’exploitation en cours et se vide inexorablement. Cela ne perturbe aucunement les sociĂ©tĂ©s miniĂšres dont le comportement se rĂ©sume Ă  « prendre, polluer et partir ».

Les quantitĂ©s quotidiennes d’eau consommĂ©e par les miniers sont effarantes :

  • 10.000 m3/j sont prĂ©levĂ©s Ă  Rharous depuis 1980, pour les mines de charbon (qui alimente en Ă©lectricitĂ© les installations d’Areva Ă  Arlit).
  • 20.000 m3/j sont prĂ©vus par Areva, pour sa nouvelle exploitation uranifĂšre d’Imouraren,
  • 4000 m3/j sont prĂ©levĂ©s pour la mine d’uranium d’Azelik, exploitĂ©e par une compagnie chinoise.


En comparaison : moins de 2 000 m3 par an et par habitant sont consommĂ©s dans les pays oĂč les ressources en eau sont faibles.

Et ce n’est pas tout : les sociĂ©tĂ©s COMINAK et SOMAÏR (filiales d’Areva) qui exploitent les mines d’Arlit envisagent d’utiliser un pipe line de 30 km et de dĂ©placer leurs pompages vers l’ouest c'est-Ă -dire dans la nappe des grĂšs d’Agadez ! En effet, ils ont dĂ©jĂ  Ă©puisĂ© Ă  70% la nappe phrĂ©atique carbonifĂšre qui se trouve plus au nord, Ă  raison de 22 000 m3/j depuis 38 ans.

Le prĂ©lĂšvement actuel est de 25 millions de m3 d’eau par an. Ce calcul est non exhaustif car il ne tient pas compte de l’accroissement exponentiel de la dĂ©livrance des permis d’exploitation de l’uranium, du futur projet des salines de TĂ©dikelt et de projets pharaoniques d’irrigation. A ce rythme lĂ , on peut s’attendre au dĂ©noyage, c’est Ă  dire Ă  l’épuisement complet de toute la partie ouest de l’aquifĂšre d’ici 40 ans.

Les effets pervers de l’exploitation uranifĂšre : loin d’avoir amĂ©liorĂ© le niveau de vie des populations, elle condamne leur avenir Ă  moyen terme

Le Niger deuxiĂšme producteur mondial d’uranium figure paradoxalement Ă  la derniĂšre place de l’IDH. Les populations nigĂ©riennes victimes d’un pillage organisĂ© des ressources naturelles, y compris de l’eau ressource vitale, rĂ©coltent dĂ©sordres et dĂ©solation et non pas les richesses Ă©manant de cette industrie stratĂ©gique et trĂšs lucrative. Les compagnies miniĂšres ne s’inquiĂštent guĂšre de cette catastrophe annoncĂ©e : une fois les gisements d’uranium Ă©puisĂ©s, une fois l’eau Ă©puisĂ©e, la rĂ©gion ne prĂ©sentera plus d’intĂ©rĂȘt pour elles et leurs actionnaires. Ils quitteront cette rĂ©gion dĂ©vastĂ©e, dĂ©sormais impropre au tourisme et Ă  l’économie pastorale et sans dĂ©veloppement pour aller piller ailleurs. L’avenir de toute une population, les impĂ©ratifs de protection de l’environnement et de la santĂ©, sont sacrifiĂ©s sur l’autel des profits Ă  court et moyen terme.

À l’heure oĂč la notion de dĂ©veloppement durable, admise par tant d'occidentaux, est mise en avant, le nuclĂ©aire, est prĂ©sentĂ© par les industriels, dont Areva, comme une Ă©nergie « propre ». Or l’extraction de l’uranium est terriblement polluante et dangereuse puisqu’elle s’attaque Ă  l’homme et ses ressources hydriques vitales et Ă©puisables. Il est hypocrite de nous vendre une Ă©nergie prĂ©tendue sans effets nĂ©gatifs et sans consĂ©quences, alors que loin de nous des populations, aux conditions de vie dĂ©jĂ  trĂšs prĂ©caires, en souffrent et en meurent.

Nos revendications :

Nous demandons instamment, pour l’exploitation de l’uranium au Niger, le respect des droits de l’homme et des rĂšgles de transparence fixĂ©es dans le cadre de l’initiative sur la transparence des industries extractives (ITIE) Ă  laquelle le Niger a adhĂ©rĂ© en mars 2005 ainsi que la fixation de normes sociales et environnementales, notamment sur l’eau et la mise en Ɠuvre d’organismes indĂ©pendants de contrĂŽle qui sanctionnent leurs manquements.

Le détail de nos revendications ICI.

Contacts presse : arevaneferapaslaloi@gmail.com

24 juin 2009

Les observatoires de santé d'Areva au Niger et au Gabon : Payer (un peu) pour polluer librement

Communiqué du 29 juin 2009

Communiqué en PDF

090514_areva.jpg Le 19 juin dernier, Areva a annoncĂ© la mise en Ɠuvre d’observatoires de la santĂ© sur ses diffĂ©rents sites miniers, en particulier au Gabon puis au Niger, en accord avec des associations (MĂ©decins Du Monde, Sherpa).

Cet accord intervient peu aprĂšs l'inauguration de la gigantesque mine d’Imouraren au Niger, dont l’exploitation fait craindre des consĂ©quences dĂ©sastreuses. ConsĂ©quences dĂ©jĂ  bien visibles autour d’autres mines que la Cogema, devenue Areva, exploitent depuis 40 ans Ă  Arlit.

Des organisations et des autoritĂ©s locales y dĂ©noncent depuis des annĂ©es les ravages sanitaires, sociaux et environnementaux causĂ©s par Areva. Car ce sont non seulement les travailleurs des mines, mais aussi les quelque 60.000 habitants de la ville d’Arlit qui sont potentiellement touchĂ©s par la pollution de l’eau et vivent au contact de matĂ©riaux et rĂ©sidus miniers radioactifs ou polluĂ©s par la radioactivitĂ© – ainsi, des stĂ©riles sont laissĂ©s Ă  l’air libre, mĂȘme Ă  proximitĂ© de l’hĂŽpital.

Areva a toujours ignorĂ© les revendications des populations rĂ©clamant des mesures pour rĂ©duire les dĂ©gĂąts causĂ©s par l’exploitation uranifĂšre, Ă  l’exception d’actions mineures (normes de sĂ©curitĂ© pour les travailleurs des mines, rĂ©cupĂ©ration de matĂ©riaux contaminĂ©s utilisĂ©s par les habitants d’Arlit).

L’accord signĂ© le 19 juin viserait Ă  indemniser les seuls travailleurs des mines qui en font la demande et pouvant prouver les liens entre leur maladie et leur activitĂ© ; Ă  faire apparaĂźtre les Ă©volutions de l’état de santĂ© des populations locales ; Ă  « faire des propositions pour l’amĂ©lioration de l’hygiĂšne et de la sĂ©curitĂ© sanitaire des sites miniers ». Mais cet accord soulĂšve de nombreuses questions sur sa mise en Ɠuvre :

  • Areva est omniprĂ©sente dans ces observatoires. Elle est aussi l’unique pourvoyeur de fonds de ce projet. N’est-elle donc pas juge et partie ? Ces observatoires de la santĂ© peuvent-ils alors travailler en toute indĂ©pendance ?
  • Comment ces observatoires peuvent-ils afficher un objectif d'indemnisation et passer outre tout engagement relatif Ă  l'information sur la possibilitĂ© d’ĂȘtre indemnisĂ©, Ă  la prĂ©vention, ou Ă  la sensibilisation des populations sur les risques sanitaires ?
  • Areva peut-elle donc dĂ©cider elle-mĂȘme de l’indemnisation des dĂ©gĂąts dont elle est responsable ? N’est-ce pas le rĂŽle d’une autoritĂ© judiciaire indĂ©pendante ?
  • L’accord parle d’ « impact Ă©ventuel » des activitĂ©s miniĂšres alors que l’impact sanitaire et environnemental (traitement des dĂ©chets, l’emprise sur les ressources en eau 
) a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© documentĂ©. Faut-il attendre que des personnes soient dĂ©clarĂ©es malades pour s’en alarmer ? Pourquoi cet accord ne part-il pas du principe de prĂ©caution ?

Il apparaĂźt donc que la mise en place de ces observatoires de la santĂ© s’inscrit davantage dans une opĂ©ration de communication destinĂ©e Ă  redorer l’image dĂ©sastreuse d’Areva qui communique massivement sur le « dĂ©veloppement durable » et l’« Ă©nergie propre ».

Areva trompe aussi l’opinion publique en sĂ©parant la question sanitaire de la question environnementale, comme si l’une et l’autre n’étaient pas inextricablement liĂ©es. Au Niger, Areva continue donc Ă  exploiter l’uranium sans se soucier de la pollution qu’elle engendre. Elle continue Ă  Ă©puiser les ressources hydriques dans une rĂ©gion qui en manque cruellement.

Cet accord apporte Ă©galement une caution sociale Ă  Areva, ce qui devrait faciliter l’obtention d’un financement du projet d’Imouraren par la Banque europĂ©enne d’investissement (BEI) Ă  hauteur de 1,2 milliards d'euros. Une dĂ©cision qui devrait tomber dans les prochaines semaines !

Par cet accord, Areva tente également de se dégager de sa responsabilité pénale et civile à moindre coût. Cet accord limité à la santé des seuls travailleurs des mines (et non des populations) devrait concerner, annuellement pour le Niger, entre 15 et 30 personnes.



Contacts presse :

Tchinaghen : Samira Clady – clady.samira@neuf.fr - 06 85 05 07 74

Survie : Olivier Thimonier - olivier.thimonier@survie.org - 01 44 61 03 25

4 mai 2009

Imouraren, un désastre annoncé ! Communiqué du 4 mai 2009

Communiqué en PDF

Ce 4 mai 2009, Areva et les autoritĂ©s nigĂ©riennes inaugurent l’exploitation uranifĂšre d’Imouraren, le plus grand projet industriel jamais envisagĂ© au Niger. Plus importante mine d’uranium d’Afrique et deuxiĂšme au monde, Imouraren devrait voir se prolonger le scandale de l'exploitation de l'uranium nigĂ©rien.

Anne Lauvergeon, présidente du groupe français, Mamadou Tandja, président nigérien et l'ambassadeur de France au Niger, font le déplacement.

Cette inauguration a lieu un mois aprĂšs la venue du prĂ©sident Nicolas Sarkozy Ă  Niamey, le 27 mars, pour consacrer l'accord entre le gouvernement nigĂ©rien et Areva signĂ© en janvier 2009 et quelques semaine aprĂšs l'acceptation de pourparlers par le gouvernement nigĂ©rien avec la rĂ©bellion sĂ©vissant au Nord Niger depuis fĂ©vrier 2007. En somme, tous les acteurs politiques semblent avoir ƓuvrĂ© pour dĂ©marrer rapidement l'activitĂ© de la mine.

Le Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger s'inquiĂšte quant aux conditions de mise en Ɠuvre de ce projet, au niveau Ă©cologique, Ă©conomique et social. En effet, Areva (ex-Cogema) exploite l'uranium au Niger depuis 1968, exploitation qui ne contribue ni au dĂ©veloppement du pays ni Ă  l'amĂ©lioration du niveau de vie des NigĂ©riens et qui a des consĂ©quences sanitaires et sociales dĂ©sastreuses pour la population locale (Ă  majoritĂ© touareg) et pour l'environnement.

La relation bien particuliĂšre de la France avec le Niger avait permis par le passĂ© un accĂšs exclusif Ă  l'uranium Ă  un prix ridicule, grĂące Ă  un accord signĂ© en 1961. Le contrat d'Imouraren reste dans la mĂȘme lignĂ©e : le gouvernement nigĂ©rien n'a que 33% des parts de la sociĂ©tĂ© d'exploitation tandis que le prix d'achat de l'uranium reste bien en deçà des cours du marchĂ© international.

Quant aux consĂ©quences au niveau local, les mesures de la Commission de Recherche et d'Information IndĂ©pendantes sur la RadioactivitĂ© (CRIIRAD) de 2004 et 2005 montrent que les eaux distribuĂ©es dans la ville miniĂšre d’Arlit oĂč opĂšre Areva ne sont pas aux normes de potabilitĂ©, avec un taux de contamination dĂ©passant de 7 Ă  110 fois les recommandations de l'OMS. La surconsommation d’eau nĂ©cessaire aux mines contribue Ă  l’épuisement accĂ©lĂ©rĂ© des ressources fossiles dans une rĂ©gion qui en manque cruellement.

Selon la CRIIRAD encore, d'Ă©normes masses de dĂ©chets radioactifs, dits improprement « stĂ©riles », et des boues radioactives gĂ©nĂ©rant des poussiĂšres et des gaz comme le radon sont laissĂ©es Ă  l’air libre. Un « stĂ©rile » a mĂȘme Ă©tĂ© identifiĂ© Ă  l’entrĂ©e de l’hĂŽpital d’Arlit ! Pire, des ferrailles contaminĂ©es sont utilisĂ©es par la population, l’exposant ainsi directement Ă  la radioactivitĂ©.

Alors que la sociĂ©tĂ© civile nigĂ©rienne (notamment l'association Aghir In Man, le rĂ©seau ROTAB, 
) a alertĂ© Areva et les responsables politiques nigĂ©riens sur la question, rien n'a Ă©tĂ© fait pour revoir la gestion de ces sites uranifĂšres faite au mĂ©pris des populations. Il y a fort Ă  craindre qu'Areva s'apprĂȘte Ă  reproduire les mĂȘme conditions d’exploitation Ă  Imouraren, une mine Ă  ciel ouvert beaucoup plus Ă©tendue, situĂ©e Ă  proximitĂ© de zones habitĂ©s et de zones de pĂąturages primordiales pour les populations locales. Rien que du fait des simples explorations prĂ©cĂ©dant la future extraction, le site de la mine a d’ores et dĂ©jĂ  un taux de radioactivitĂ© particuliĂšrement Ă©levĂ©. Les rĂ©sultats de l'Ă©tude d'impact rĂ©alisĂ©e par Areva sont quasi confidentiels et aucune contre-expertise scientifique indĂ©pendante garantissant la fiabilitĂ© des donnĂ©es n'existe, ce qu'ont pourtant exigĂ© la sociĂ©tĂ© civile et des responsables locaux.

Les enjeux liĂ©s Ă  l'eau, Ă  l'accĂšs Ă  la terre et aux consĂ©quences sociales ne semblent pas non plus faire partie des prĂ©occupations du gouvernement français. De mĂȘme, les dĂ©cisions liĂ©es au nuclĂ©aire sont discrĂ©tionnaires et Ă©manent directement de l'ÉlysĂ©e. Ainsi, l'exploitation de l'uranium au Niger se trouve dans une double opacitĂ©.

Pour obtenir le contrat d'Imouraren au Niger, Paris a évité d'évoquer les questions qui fùchent relatives aux exactions de l'armée nigérienne au Nord Niger constatées par l'ONU ou de revenir sur l'éventuelle prolongation du mandat du président nigérien, qui serait anticonstitutionnelle, alors que les élections présidentielles sont prévues en décembre 2009.

Le Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger demande, pour le site d’Imouraren, qu’Areva et le gouvernement nigĂ©rien assurent
- un moratoire sur la mise en exploitation de la mine tant qu'une étude d'impact indépendante n'aura pas été faite et n'aura pas rendu ses conclusions
- la reconnaissance et la réparation par Areva des dommages sociaux et environnementaux que ses exploitations ont commis au Niger
- la mise en oeuvre de l'ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives) dÚs mars 2010 comme annoncé par le gouvernement nigérien pour que la population bénéficie effectivement de l'exploitation des ressources naturelles - que tous les travailleurs de la mine ET les populations vivant à proximité de l'exploitation bénéficient d'un examen médical complet, d'une évaluation rétrospective des doses subies et de l'inscription dans un programme de suivi sanitaire à long terme réalisé par des organismes médicaux compétents et indépendants,
- que des taxes parafiscales, comme il en existe en France, soient prélevées et confiées à un organisme de gestion spécialisé et indépendant pour la remise en état des sites aprÚs extraction et pour une gestion saine, équitable et concertée des ressources en eau.

Le Collectif : %Attac - Cedetim - CNT - Collectif Tchinaghen - Les Verts - NPA - RĂ©seau Sortir du NuclĂ©aire - Sud Energie/Solidaires - Survie - Via Campesina

Contacts presse : Anne Roussel – roussel_annesimone@yahoo.fr - 06 62 56 96 13 (Collectif Tchinaghen) Samira Clady – clady.samira@neuf.fr - 06 85 05 07 74 (Collectif Tchinaghen) StĂ©phanie Dubois de Prisque - stephanie.duboisdeprisque@survie.org - 01 44 61 03 25 (Survie)

6 sep 2008

AREVA SHALL NOT MAKE THE LAW IN NIGER : A region pillaged, a people sacrificed !

Version anglaise du communiqué unitaire du collectif

For 40 years the French corporation Areva, a global leader in the civilian nuclear sector, has extracted almost 40% of its uranium from northern Niger, a country that is still ranked today among the three poorest on the planet. In 2007, Areva lost its monopoly and the State of Niger began receiving permit requests from North American, Australian, Asian and South African companies. Even though Azelik, the location of a large future exploitation site, was awarded to the Chinese via the Sino‐U company (CNUC), Areva recently obtained the right to explore the enormous Imouraren site which could make Niger the second largest producer of uranium in the world.

The 40 years of mining exploitation by Cogema/Areva, in Arlit and Akokan, have had the following significant conséquences :

  • The despoiling of agricultural lands and pasturing areas around the two sites in the Agadez region.
  • Enormous profits for Areva without any benefits to the communities: a true “win‐lose” partnership!
  • The destruction of flora and fauna around the mine sites.
  • Air contaminated by radioactive dusts and gases.
  • Radioactive contamination of the water resources.
  • The depletion of groundwater supplies – in one case of up to two thirds of the groundwater reserves. Dry‐pumping activities have also caused irreversible drainage at another groundwater source over the 40 years of uranium extraction activities.
  • Innumerable additional pollution incidents, often due to peripheral activities related to the mining operation.

The strong demand for energy from emerging countries has considerably favored the new interest in nuclear, an energy described as “clean,” which in turn has prompted a dramatic rise in the price of uranium ore. One undesirable outcome has been that the Niger government, as of 2007, has announced that production will be tripled in the coming years.

niger-irrad.gif At least 139 research and exploitation permits have been sold in less than a year and numerous additional permits will soon be granted. These permits, which allow exploration over most of the Agadez territories (more than 85,000 square kilometers) have been granted without any transparency or prior public discourse.

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27 mai 2008

Areva profite de l’état d’urgence au Nord du Niger pour valider son Ă©norme projet minier d’Imouraren

Le vendredi 16 mai, Areva a organisĂ© Ă  Agadez, au Nord du Niger une « audience publique et un atelier de validation de l’étude d’impact environnemental » de son nouveau projet minier : Imouraren (4 000 tonnes par an en 2012).

Suite au dĂ©clenchement d’une rĂ©bellion armĂ©e en 2007, l'Ă©tat d'exception est dĂ©crĂ©tĂ© sur la rĂ©gion d’Agadez. Tous les pouvoirs sont donnĂ©s Ă  l’armĂ©e : exĂ©cutions sommaires ciblĂ©es, arrestations arbitraires, destruction des moyens de subsistance des nomades, populations dĂ©placĂ©es, ONGs interdites, radios et presse muselĂ©es, sont le lot quotidien des habitants de la rĂ©gion... Cette « audience » est un Ă©cran de fumĂ©e. Areva profite de cette situation : qui osera, dans un tel contexte, venir exprimer son dĂ©saccord avec le projet du gĂ©ant nuclĂ©aire qui agit en toute impunitĂ© avec la bĂ©nĂ©diction du pouvoir central nigĂ©rien !?

Des manƓuvres sournoises ont Ă©tĂ© opĂ©rĂ©es pour limiter la participation de certaines structures dans la tenue et la conduite des audiences. En effet, le ComitĂ© Ad-hoc, pourtant missionnĂ© en 2006 par le ministĂšre de l’Hydraulique, de l’Environnement, a Ă©tĂ© mis Ă  l’écart par un arrĂȘtĂ© du ministĂšre des Mines et de l’Energie du Niger pris en avril 2008, ce qui est certainement le rĂ©sultat d’arrangements avec le gĂ©ant nuclĂ©aire français. De plus, le volumineux rapport provisoire de l’étude d’impact environnemental du projet d’Areva est volontairement rendu inaccessible. La majoritĂ© des participants Ă  cet atelier n’ont pas eu accĂšs Ă  ce dernier, puis le temps imparti pour sa consultation a Ă©tĂ© sciemment rĂ©duit. Enfin, il n’y a eu aucune contre-expertise scientifique indĂ©pendante permettant aux participants d'opĂ©rer un choix ou d’émettre des avis consĂ©quents sur un projet aussi Ă©norme.

Des milliers d’éleveurs, maraichers, artisans, acteurs Ă©conomiques sont directement menacĂ©s par la future mine d’Areva : spoliation des terres agro-pastorales, destruction de la faune et de la flore, contamination de l'air, contamination radiologique, Ă©puisement et pollution de la nappe phrĂ©atique, pollutions annexes innombrables et destruction irrĂ©mĂ©diable du tissu socioĂ©conomique... Les populations autochtones et les ouvriers subissent dĂ©jĂ  depuis 40 ans les consĂ©quences dĂ©sastreuses des activitĂ©s miniĂšres de la sociĂ©tĂ© Ă  Arlit et Akokan.

Action menée devant le siÚge d'Areva à Paris le 27 mai 2008

16 mai 2008

Une région pillée, un peuple sacrifié !

Communiqué unitaire du 23 mars 2008

Depuis 40 ans, la sociĂ©tĂ© française AREVA, leader mondial du nuclĂ©aire civil, tire prĂšs de 40% de sa production d'uranium du Nord Niger, pays encore classĂ© Ă  ce jour parmi les 3 plus pauvres de la planĂšte. En 2007, Areva perd son monopole et l'Etat nigĂ©rien reçoit des demandes de permis de sociĂ©tĂ©s nord-amĂ©ricaines, australiennes, asiatiques et sud-africaines. Bien qu'Azelik, future grande exploitation, ait Ă©tĂ© accordĂ© aux Chinois via la sociĂ©tĂ© Sino-U (CNUC), Areva a tout de mĂȘme rĂ©cemment obtenu l'autorisation d'exploiter l'Ă©norme site d'Imouraren avec lequel le Niger devrait devenir le 2Ăšme producteur mondial.

Les 40 annĂ©es d'exploitation miniĂšre de Cogema/Areva, Ă  Arlit et Akokan, ont eu pour premiĂšres consĂ©quences :

  • La spoliation des terres agro-pastorales autour des deux sites, situĂ©s dans la rĂ©gion d’Agadez.
  • Des bĂ©nĂ©fices Ă©normes rĂ©alisĂ©s par Areva sans retombĂ©es pour les populations : un vĂ©ritable partenariat « gagnant-perdant » !
  • La destruction de la faune et de la flore aux alentours des mines.
  • La contamination de l'air par des poussiĂšres et des gaz radioactifs.
  • La contamination radiologique des ressources en eau.
  • L'Ă©puisement d'une des deux grandes nappes fossiles (Tarat), Ă  hauteur de 2/3 de ses rĂ©serves et, Ă  moyen terme, le tarissement irrĂ©versible de la seconde nappe, avec le dĂ©noyage de la partie ouest de l'aquifĂšre (grĂšs d'Agadez) en 40 ans.
  • Des pollutions annexes innombrables, essentiellement dues aux activitĂ©s pĂ©riphĂ©riques.

La trĂšs forte demande en Ă©nergie des pays Ă©mergents a considĂ©rablement favorisĂ© l'intĂ©rĂȘt nouveau pour le nuclĂ©aire, Ă©nergie dite « propre », ce qui a eu pour consĂ©quence une fulgurante ascension du prix de ce minerai. Une manne inespĂ©rĂ©e... les autoritĂ©s nigĂ©riennes annoncent dĂšs 2007 le triplement de la production pour les annĂ©es Ă  venir.

niger-irrad.gif 139 permis de recherche et d'exploitation ont Ă©tĂ© vendus en moins d'un an et de nombreux permis en demande seront bientĂŽt accordĂ©s. Ces permis, qui englobent la majeure partie des territoires des populations de la rĂ©gion d'Agadez (plus de 85.000 kmÂČ) sont octroyĂ©s dans l'opacitĂ© et sans aucune concertation prĂ©alable.%%

A ce jour, les autorités nigériennes se refusent toujours à tout dialogue avec les populations autochtones, et ce malgré l'émergence récente d'un nouveau mouvement de rébellion condamnant sans détours cet état de fait.

Interdisant tout acte de rĂ©sistance, le Niger – tacitement soutenu par l'Etat français, au travers de sa « filiale » Areva organise, une vaste campagne de discrimination avec l’objectif Ă  peine voilĂ© de vider la rĂ©gion de ses habitants, facilitant ainsi l'aboutissement de ses relations commerciales.

Les pleins pouvoirs sont ainsi donnĂ©s Ă  l'armĂ©e nigĂ©rienne, l'Ă©tat d'exception est dĂ©crĂ©tĂ© pour la rĂ©gion d’Agadez :

  • ExĂ©cutions sommaires ciblĂ©es et arrestations arbitraires
  • Destruction des moyens de subsistance des nomades (cheptel abattu, activitĂ©s agricoles rendues impossibles, approvisionnements restreints, etc.)
  • Populations dĂ©placĂ©es
  • ONG interdites, radios et presse muselĂ©s.

areva.jpgÀ l’heure mĂȘme oĂč la notion de dĂ©veloppement durable, admise par tant d'Occidentaux, est plus que jamais d'actualitĂ©, il serait souhaitable que les grands groupes industriels du Nord qui sans cesse communiquent sur le bien-fondĂ© des Ă©nergies « propres » aient la dĂ©cence de reconnaĂźtre que l'Ă©nergie nuclĂ©aire n'est pas si propre que cela.

Que le développement durable est à considérer dans sa globalité et non dans sa finalité.
Qu’il est absolument hypocrite de nous vendre, Ă  nous Occidentaux, une Ă©nergie prĂ©tendue sans taches, sans effets, sans consĂ©quences, alors que loin de nous des populations, aux conditions de vie dĂ©jĂ  trĂšs prĂ©caires, souffrent et meurent d'un environnement viciĂ©, d'une spoliation de leurs territoires d'attache ?



Le collectif « Areva ne fera pas la loi au Niger »

Conscient de la catastrophe annoncĂ©e, le collectif « Areva ne fera pas la loi au Niger » mĂšne une campagne visant Ă  mettre la sociĂ©tĂ© Areva, la France, l'Union europĂ©enne et la communautĂ© internationale face Ă  leurs responsabilitĂ©s.

Il s’agit de dĂ©noncer les consĂ©quences dĂ©sastreuses de nos choix Ă©nergĂ©tiques ici et de soutenir ceux qui en paient le prix lĂ -bas.

Réseau de solidarité et d'action, le collectif soutient, au travers de leurs représentants réfugiés en France, les populations concernées dans leur lutte pour la reconnaissance de leurs droits, de leur dignité et de leurs libertés fondamentales.

Le collectif dĂ©nonce la complicitĂ© de la communautĂ© internationale et particuliĂšrement de la France qui, de connivence avec le PrĂ©sident Tandja :

  • Passent sous silence la rĂ©alitĂ© et la gravitĂ© du conflit.
  • Cautionnent le comportement irresponsable et irrespectueux des sociĂ©tĂ©s miniĂšres.
  • Affament et tuent en vertu de la concurrence et du profit.

C’est tout un peuple, chassĂ© de ses terres, privĂ© de ses activitĂ©s traditionnelles, de ses ressources en eau, qui est menacĂ© de disparaĂźtre face aux enjeux gĂ©ostratĂ©giques et politiques mondiaux.

=> Revendications du collectif

26 mar 2008

Revendications

Revendications du collectif

Nous appelons le gouvernement français, l’Union EuropĂ©enne et les instances internationales :

  • Ă  faire pression sur les autoritĂ©s nigĂ©riennes afin qu’elles respectent les normes relatives aux droits de l’Homme, en particulier les droits humains non dĂ©rogeables.

Nous appelons de toute urgence le gouvernement français, le gouvernement nigĂ©rien, l’Union europĂ©enne et les instances internationales :

  • Ă  reconnaĂźtre l'urgence de la crise humanitaire liĂ©e aux exploitations miniĂšres.
  • Ă  mettre tout en Ɠuvre afin de porter secours aux populations victimes du conflit (dĂ©placĂ©s, rĂ©fugiĂ©s, dĂ©tenus)
  • Ă  une action immĂ©diate en faveur d’un retour Ă  la paix rapide et Ă©quitablement nĂ©gociĂ©.

Nous demandons instamment à toutes les parties impliquées :

  • L’application et le respect, sans rĂ©serve, de la dĂ©claration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, prĂ©alable Ă  tout projet minier.
  • L’application de la rĂ©glementation internationale en matiĂšre de radioprotection.
  • L’application de l’initiative sur la transparence des industries extractives (ITIE) Ă  laquelle le Niger a adhĂ©rĂ© en mars 2005.
  • La dĂ©pollution des sites dĂ©jĂ  exploitĂ©s et une expertise indĂ©pendante : aprĂšs 40 ans d'extraction miniĂšre un moratoire de trois ans ou cinq ans renouvelable, avant tout nouveau projet minier, doit ĂȘtre obtenu de la part des instances internationales pour s'assurer que :
  • les dĂ©chets miniers (rĂ©sidus et stĂ©riles) et les ferrailles contaminĂ©es ont Ă©tĂ© correctement regroupĂ©s et entreposĂ©s de façon Ă  garantir leur confinement sur le trĂšs long terme,
  • le paysage a retrouvĂ© ses formes anciennes et qu'il n'existe plus d'enfouissements discrets comme on en a retrouvĂ© en France prĂšs de Saclay ou dans le Massif Central,
  • tous les travailleurs et ex-travailleurs des mines ainsi que les populations ayant vĂ©cu Ă  proximitĂ© de l'exploitation bĂ©nĂ©ficient d'un examen mĂ©dical complet, d'une Ă©valuation rĂ©trospective des doses subies, de l'inscription dans un programme de suivi sanitaire Ă  long terme rĂ©alisĂ© par des cabinets mĂ©dicaux compĂ©tents et indĂ©pendants,
  • la qualitĂ© de la nappe phrĂ©atique est Ă  un bon niveau Ă©cologique, physicochimique, etc.
  • Pour les nouveaux permis, il faut s'assurer, par des contraintes Ă  priori, que ne se renouvelleront pas les confusions actuelles entre exploitant minier et mĂ©decine d'entreprise, et que des taxes parafiscales, comme il en existe en France, seront prĂ©levĂ©es et confiĂ©es Ă  une gestion spĂ©cialisĂ©e et indĂ©pendante pour la remise en Ă©tat des sites aprĂšs extraction et pour une gestion saine, Ă©quitable et concertĂ©e des ressources en eau.

Le collectif : %Attac, Cedetim, Collectif Tchinaghen, LCR, Les Verts, RĂ©seau Sortir du NuclĂ©aire, Sud Energie - Solidaires, Survie, Via Campesina.