22 fév 2012

"Areva en Afrique" : Téléchargez le doc !

Document réalisé par SURVIE, le RÉSEAU SORTIR DU NUCLÉAIRE et le collectif AREVA NE FERA PAS LA LOI AU NIGER

Historique, chronologie, chiffres clef, carte explicative ... Un document complet en introduction au sujet "Areva en Afrique" !

> « En France, on n'a pas de pétrole, mais on a du nucléaire. » !
> L’euphorie nucléaire revue à la baisse
> Des indépendances sous tutelle française
> Les réseaux françafricains d’Areva
> Niamey, 1974 : un coup d’Etat au service du nucléaire
> La préservation des intérêts de la France au Niger en 2009 et 2010
> Le scandale écologique, sanitaire et social
> Les investissements troubles d’Areva
> Areva, les rébellions et l’insécurité au Niger
> La société civile mobilisée

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Carte Interactive sur le site de Survie - Cliquez sur la carte :

L’épopée d’Areva en Afrique – Une face cachée du nucléaire français

Sortie du Dossier Noir n°24


Communiqué, le 15 février 2012

L'Association Survie et les Editions Agone publient Areva en Afrique – une face cachée du nucléaire français, un Dossier Noir écrit par Raphaël Granvaud. Sa sortie, pour demain en librairie, s'accompagnera de mobilisations organisées en partenariat avec le Réseau Sortir du nucléaire. Les enjeux majeurs abordés dans l’ouvrage ont été présentés à la presse le 9 février par l'auteur et des représentants de Survie, de Sortir du nucléaire et de la société civile gabonaise.

« Areva a pris une part très importante dans la politique du président Sarkozy de promotion des intérêts français en Afrique. Nous avons souhaité nous concentrer sur cette entreprise, qui est au cœur du système de la Françafrique et sur ses imbrications diplomatiques, politiques, militaires, et qui appartient pour l'essentiel à l'État français et donc aux contribuables » introduit Fabrice Tarrit, le président de Survie.

« Le but de ce Dossier Noir, explique Raphaël Granvaud, c’est d’en finir avec le mythe de "l’indépendance énergétique", leitmotiv que l’on retrouve dans 40 ans de discours des autorités politiques françaises. » Ce mythe repose sur diverses manipulations statistiques, dont la principale est « la question des importations d’uranium qui ne sont pas considérées comme importation énergétique dans les statistiques officielles. (…) Cela va de pair avec une occultation de la part de l’Afrique dans toute l’histoire du développement du nucléaire français, depuis les origines », comme si la France se considérait toujours propriétaire du sous-sol de ses anciennes colonies. Pourtant, depuis 2001, elle importe la totalité de son uranium et environ 30% provient du sous-sol nigérien, exploité par les filiales d’Areva.

Si la France a très largement profité de l’uranium, en cooptant des régimes autoritaires qui le lui fournissaient au meilleur prix, pour l’auteur « le Niger n'a hérité que d'une triple catastrophe : une catastrophe environnementale, une catastrophe sanitaire et une catastrophe sociale. » Selon diverses ONG, seulement 12 % de la valeur de l'uranium produit sur son sol est revenu au Niger. Alors que le Niger éclaire une ampoule française sur trois, il importe son électricité du Nigeria, et la majorité des Nigériens n’y ont même pas accès.

Pour la porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire", Opale Crivello, « Areva refuse d’assumer ses responsabilités. » Suite à l’exploitation de 210 mines entre 1946 et 2001 dans plus de 25 départements français par la Cogema (ex-Areva), il reste 300 millions de tonnes de déchets d’uranium abandonnés. En outre l’IRSN1 est formel : les travailleurs de l’uranium meurent plus tôt et développent des cancers des poumons et des reins. Et ce sort n’est pas réservé aux seuls mineurs. « Areva rétorque que pour le moment, il n’y a pas encore eu de pathologies en lien avec la radioactivité. C’est faux ! Areva sait très bien ce qu’endurent et ce qu’encourent les populations au Niger. Face à ce scandale et vu du retour d’expérience français, nous avons le devoir d’agir pour dénoncer ces pratiques au Niger », conclut Opale Crivello.

Ancien directeur diocésain de Caritas Gabon, Bruno Ondo apporte un témoignage éclairant : « pendant 40 ans, 2 millions de tonnes de déchets radioactifs ont été déversées dans les cours d’eau et 4 millions de tonnes dans les carrières abandonnés » aux alentours des mines uranifères exploitées par la filiale gabonaise de la Cogema. Treize ans après la fermeture du site de Mounana, les riverains et les anciens mineurs subissent toujours les conséquences. « Les zones interdites2 à cause du taux de radioactivité se trouvent à l’intérieur du champ d’activité des populations : là où les gens viennent tremper le manioc, où elles vont faire de la pêche, à proximité des habitations. (…) Le prix véritable de l’uranium, c’est celui payé par les populations ! ». Suite aux pressions de la société civile, des observatoires de la santé ont été lancés par le gouvernement gabonais et par Areva mais jusqu’à aujourd’hui « cet observatoire n’existe que de nom (…)».

Alors qu’Areva pourrait bien ouvrir de nouvelles exploitations uranifères au Gabon, Bruno Ondo conclut avec colère : « A-t-on le droit de laisser revenir Areva au Gabon ? ». Cette question fera partie intégrante des nombreuses conférences, interpellations de décideurs qui, partout en France, accompagneront la sortie de l’ouvrage à partir du 16 février, dans un contexte de fort débat politique sur la place et le coût du nucléaire, et sur les agissements de l'entreprise Areva elle-même.


Voir les 4 vidéos de la conférence de presse sur ICI

Contact presse :

Stéphanie Dubois de Prisque
Chargée de communication
stephanie.duboisdeprisque@survie.org
01 44 61 03 25

Opale Crivello
Chargée de communication et des relations presse
opale.crivello@sortirdunucleaire.fr
06 64 66 01 23


1 IRSN = Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire
2 Du fait de la radioactivité



23 nov 2011

Sur ARTE le 2 décembre : "Qui sème le Vent"

La CRIIRAD salue la diffusion prochaine sur ARTE du film "Qui sème le Vent"

de Fred Garson avec Natacha Régnier et Laurent Lucas

Diffusion le vendredi 2 décembre à 20h30 sur ARTE

QUI SÈME LE VENT : un kidnapping au Niger, le désert et ses mines d'uranium, l'Elysée et l'Afrique....un film qui interroge la raison d'état, mais permet aussi d'élargir les réflexions actuelles sur le nucléaire à travers les enjeux économiques, politiques, environnementaux et sanitaires de l'extraction de l'uranium.

Ce thriller politique est certes une fiction, mais le scénario est basé, en ce qui concerne l’impact radiologique de l’exploitation de l’uranium sur l’environnement, sur des constats effectués par le laboratoire de la CRIIRAD

À l’heure où la question du nucléaire s’invite au centre du débat politique, il est nécessaire de rappeler notamment qu’au delà des frontières du territoire national, l’extraction de l’uranium cause des dommages irrémédiables !

Voir la bande-annonce

19 oct 2011

Le 15 octobre à Rennes


Nicolas et son colloc, militants chez Survie 44, dans le cadre de la manifestation anti-nucléaire organisée par le Réseau Sortir du Nucléaire le 15 octobre à Rennes ! Bravo !

1 mar 2011

Appel à soutien du Collectif partenaire "D'un Plateau à l'Autre"


Appel à soutien des “Vecinos autoconvocados”, habitants autoconvoqués de Tilcara, qui résistent aux projets miniers dans la région de “Quebrada et Puna” de l’extrême Nord de l’Argentine

Nous sommes les “habitants autoconvoqués” de Tilcara et Juella, villages situés dans une vallée andine de l’extrême nord de l’Argentine (la “quebrada” de Humahuaca).




Toute la Cordillère des Andes est, depuis quelques années, l’objet d’une agression sans précédent de la part de sociétés minières transnationales qui détruisent DÉFINITIVEMENT non seulement l’environnement, mais aussi les communautés agropastorales, leurs cultures et leur identité. On dénombre une centaine de foyers de résistance aux projets miniers, la « grosse affaire » de ces dernières années en Argentine et dans d'autres pays d'Amérique du Sud, à travers laquelle le monstre néocolonial se révèle à beaucoup (bien que pas à tous, loin de là) dans toute son énormité, tout en prêtant le flanc à nos attaques, lilliputiennes certes, mais parfois efficaces.




Dans notre vallée, nous luttons contre un projet de mine d’uranium, contre plusieurs projets de mines métallifères à ciel ouvert et contre l’extraction de lithium (sur le haut plateau de la Puna). À Tilcara, nous avons réussi, grâce à une mobilisation spontanée des communautés paysannes/indigènes, à suspendre, mais suspendre seulement pour le moment, les prospections d'uranium à 10Km du village. En même temps, nous avons engagé une action judiciaire qui a été rejetée en première instance. En deuxième instance (cour d’appel), en avril dernier, le tribunal supérieur de notre province, a donné tort au premier tribunal, sans pour autant donner son aval à notre demande d'annulation des permis de prospection. Cependant, l'un des quatre juges, Hector Tizón, grand écrivain argentin, a développé, huit jours avant de prendre sa retraite, une argumentation nous justifiant et se situant pleinement dans le paradigme du droit environnemental jusqu'ici jamais appliqué en matière d'industrie minière (« régie » par le code des mines), et opérant de la sorte un saut qualitatif considérable dans notre sens.
Ce jugement a été considéré par la presse comme une victoire des "autoconvoqués" de Tilcara. Le jugement rendu par Tizon, non contesté par les quatre autres juges (qui pourtant nous sont défavorables), nous permet de porter notre demande devant la cour suprême nationale avec une argumentation susceptible de faire jurisprudence. Nous aurions pu accepter de retourner devant la première instance comme l'a demandé le tribunal supérieur et c'est sans doute ce que nous aurions fait s'il ne s'était agi que de Tilcara. Mais nous avons jugé que si la cour suprême nous était favorable, le jugement rendu par Tizón constituerait un précédent et servirait à toutes les luttes contre les méga-mines du pays. L'enjeu est considérable.




Ces démarches juridiques et nos actions d’information et de mobilisation dépassent nos moyens. L’internationalisation de la lutte est pour nous un impératif.
L’agression est transnationale, exercée par des entreprises qui viennent dans les pays du Sud non seulement parce qu’il y reste des minéraux, mais aussi parce que les lois n’y sont pas respectées. Nous ne pourrons aller au-delà de la simple protestation et parvenir à donner un véritable coup d’arrêt à la spoliation sans l’aide des militants du Nord. De même que les entreprises minières du Canada, d'Australie, de Chine, de France, des Etats-Unis, etc. disposent de complicités locales dans le Sud, si l’on veut rendre le combat moins inégal, la Résistance aussi doit avoir des « complices » dans les pays du Nord.




C’est pour cela que nous faisons appel à toutes les bonnes volontés à prendre contact avec nous à travers le Collectif D’un plateau à l’autre pour que nous puissions réfléchir ensemble à de possibles actions : recherche de soutiens financiers (les actions en justice que nous menons nécessitent de fonds importants), organisation d’événements et débats afin de diffuser et d’approfondir cette problématique en Europe et envisager des articulations entre les différentes luttes sociales et environnementales des deux côtés de l’Atlantique, et dire non à ce modèle de développement dont nous sommes tous victimes.




Un grand merci

dunplateaualautre@yahoo.fr

D’un plateau à l’autre

Vous pouvez également nous apporter directement un soutien financier par le biais d’un versement sur le compte de CANVA.

Dans ce cas, merci de bien vouloir porter la mention « D’un plateau à l’autre »au dos de votre chèque

Etablissement: 20041
Guichet:01017
N° compte: 0734754D028 - Clé: 84
IBAN: FR04 2004 1010 1707 3475 4D02 884
BIC: PSSTFRPPGRE
Domiciliation: LA BANQUE POSTALE
CENTRE FINANCIER DE GRENOBLE
Titulaire du compte: CANVA
COUR DU CLOITRE
38 160 ST ANTOINE L ABBAYE

30 sep 2010

FALEA au Mali : Face à l’uranium

logo.gif Une exploitation au détriment des droits économiques, sociaux et culturels

Ici, comme ailleurs, en Afrique, l’expérience a montré que le développement de l’industrie extractive n‘a pas permis, jusqu’à présent, de relever significativement le niveau du développement économique et social du pays. Les études et analyses indépendantes (Oxfam America, FIDH, la réalisatrice française Camille de Vitry, Alain Deneault, etc.) ont établi que si le secteur minier constitue un el dorado pour les compagnies privées étrangères, son développement ne garantit ni la protection de l’environnement, ni le respect, la protection et la promotion des droits humains fondamentaux ni l’amélioration à long terme des conditions de vie des populations.

> Téléchargez le dossier d'information : pdf

> Visitez le site FALEA21

> Pour plus de renseignements ARACF : faleadounia@yahoo.fr

9 sep 2010

Fête de l’Humanité 2010 : Stand Survie Paris IdF

+ CADTM + Sortir du Colonialisme + PVA Gabon + ACE Mauritanie + FCD Congo-B + UPC Cameroun

L

Vendredi

  • 18h : Débat ‘Le colonialisme aujourd’hui : guerres, dette, accaparement des terres, entreprises multinationales’ avec Patrick Farbiaz de Sortir du Colonialisme, Survie et Nicolas Sersiron du CADTM.


Samedi

  • 11h30 : Débat ‘Le pillage des multinationales en Afrique’, avec Benjamin Moutsila de FCD, PVA Gabon, Christian Mayandji, Odile Tobner de Survie
  • 14h : Au chapiteau « débats » du Villages du Monde : Débat ‘50 ans d’indépendance africaines, une souverainté à conquérir’, avec Odile Biyidi-Tobner, présidente de Survie
  • 15h30 : Débat ‘Elections en Afrique : vaincre les dictatures ?’ avec le collectif ’Elections en Afrique’ et PVA Gabon, Assez de Coups d’Etat (Mauritanie), Fédération des Congolais de la Diaspora (Congo-B), Union des Populations du Cameroun
  • 17h : Débat ‘La semaine anticoloniale, un outil au service de tous les anticolonialistes’, avec Sortir du Colonialisme
  • 18h30 : Débat ‘Rôle politique de l’armée française et des armées africaines’ avec Benjamin Moutsila de FCD, PVA Gabon, l’Union des Populations du Cameroun, Survie


Dimanche

  • 14h : Débat ‘Sur-alimentation et sous-alimentation’ avec Pascal Franchet et Nicolas Sersiron du CADTM et sous-réserves PVA Gabon
  • 15h30 : Débat ‘Ecologie et anticolonialisme‘ (Uranium, hydrocarbures, forêt, …), avec Frédéric Sarkis de Sortir du Colonialisme, Juliette Poirson de Survie, PVA Gabon, Nicolas Sersiron du CADTM
  • 17h : Débat ‘Burkina Faso : l’affaire Sankara’, avec Bruno Jaffré, de thomassankara.net


+ Tables de presses des associations

+ Repas africains : beignets, bananes plantins, sandwichs, haricots, poulets

+ Boissons : Bissap, Gingembre, punchs, planteurs.

13 mai 2010

RDV le 29 mai !


10 dec 2009

« Uranium, l'héritage empoisonné »


Un documentaire de 52' de Dominique HENNEQUIN, sur l’exploitation des mines d’uranium au Niger et au Gabon par des filiales du groupe AREVA, les conséquences sur la santé des travailleurs locaux et des intervenants Français, la contamination radioactive de l’environnement.

Diffusions sur la chaîne Public Sénat :

  • Lundi 7 décembre à 18h30 et 22h30
  • Samedi 12 décembre à 22h suivi d'un débat animé par Elise Lucet
  • Dimanche 13 décembre à 18h
  • Dimanche 20 décembre à 9h
  • Lundi 21 décembre à 10h30

> Chaine disponible sur TNT, câble et satellites

Marche pacifique de protestation contre AREVA et ses filiales au Niger.

logo.gifLes organisations de la société civile d'Arlit

Comme déjà annoncé dans notre communiqué de presse du 14 Novembre 2009, la coordination de la société civile d’Arlit vous informe qu’elle organise une marche pacifique de la population pour exprimer son mécontentement et sa désapprobation contre l’obstination d’AREVA et ses filiales au Niger (Somaïr et Cominak) de donner suite à plusieurs de nos revendications.

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24 nov 2009

Lobby Planet Paris

logo.gifLe Collectif Areva ne fera pas la loi au Niger a participé à la rédaction de ce guide.
Chapitre "Energie - Les mains sales du pétrole et de l'uranium"

Parmi tous les guides touristiques existants sur Paris, il en manquait un : celui du lobbying.

Inspiré du fameux guide de voyage, Lobby Planet Paris met un coup de projecteur sur la "main invisible" du marché qui contraint la décision politique à l’abri du contrôle démocratique.
Lobby Planet Paris propose un aperçu pratique, ludique et documenté de l’influence des grandes entreprises sur les décisions politiques.

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20 aoû 2009

Écologie ou barbarie - par Noël Mamère

logo.gifL’actualité récente vient de nous apporter de nouvelles preuves des liens indissociables entre les questions que soulèvent les écologistes et les droits de l’Homme : la dernière condamnation de Aung San Suu Khuy, par la junte Birmane et le coup d’État institutionnel du président du Niger qui vient de trafiquer sa Constitution pour rester plus longtemps au pouvoir. Quel rapport avec l’écologie ? Regardons d’un peu plus près : ces deux pays sont riches de matières premières qui intéressent les pays du Nord au plus haut point et la France en particulier ; le bois et le pétrole en Birmanie, l’uranium au Niger. Deux sociétés françaises sont concernées au premier chef : Total, l’un des plus gros investisseurs en Birmanie, pour l’exploitation des hydrocarbures ; Areva au Niger, pour l’extraction de l’uranium nécessaire à l’alimentation des centrales nucléaires.

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14 aoû 2009

Jean-Yves Barrère, une vie de passions et d’engagements

logo.gifInlassable militant des droits de l'homme, Jean-Yves Barrère est mort en Bretagne le 23 juillet, à 69 ans.
Jean-Yves avec le CEDETIM ont fait parti de ceux qui ont initié et soutenu le collectif Areva ne fera pas la loi au Niger.
Soirée d'hommage Le 19 septembre 2009 au CICP (75011)

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11 sep 2008

Lettre à la Banque Européenne d'Investissement

Le collectif "Areva ne fera pas la loi au Niger" est co-signataire du courrier envoyé par Les Amis de la Terre au Président de la Banque européenne d'investissement et aux Vice-Présidents concernés sur un éventuel soutien de la banque aux mines d'uranium d'Areva au Niger.




logo.gif A : Philippe Maystadt, Président

Copies à : Philippe de FONTAINE VIVE CURTAZ, Vice Président
Plutarchos SAKELLARIS, Vice Président
Montreuil, le 8 septembre 2008

Objet : éventuel financement de projets miniers d’Areva

Monsieur le Président,

Nous vous écrivons suite à la publication de plusieurs articles faisant état de l’intensification des activités minières d’Areva en Afrique (1). Nous supposons qu’Areva aura besoin de financements pour mettre en oeuvre ces projets. Notant que la BEI a récemment approuvé un prêt de 400 millions d’euros en faveur pour l’usine d’enrichissement d’uranium du Tricastin, nous souhaiterions :

  • savoir si Areva vous a déjà contacté pour des projets de mine d’uranium en Afrique,
  • vous apporter quelques informations sur le passif de l’entreprise dans ce domaine.

Comportement irresponsable d’Areva au Niger

En effet, Areva est réputée pour sa gestion déplorable des mines d’uranium en Afrique, en particulier au Niger, où ses filiales, la Cominak et la Somair, exploitent l’uranium depuis les années 70. Nous nous appuyons ici sur ces deux exemples et sur les études de la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD) et de l’association Sherpa sur le terrain pour illustrer les très sérieux problèmes entourant l’exploitation des mines d’uranium par les filiales d’Areva (voir rapports ci-joint).

Des études et mesures effectuées par la CRIIRAD entre 2004 et 2005 démontrent que les activités d’exploitation de l’uranium ont provoqué de graves contaminations des eaux distribuées aux travailleurs et à la population, avec des taux de contamination aux particules alpha (parmi les plus dangereuses pour la santé humaine) 7 à 110 fois supérieures aux seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le dépassement des normes de potabilité internationales. Informée par son laboratoire d’analyse, l’entreprise se contente d’ignorer le problème. L’enquête de la CRIIRAD observe également la dissémination de ferrailles contaminées dans la population, ainsi que le stockage de montagnes de déchets hautement radioactifs non recouverts et dispersables par les vents. Des gaz radioactifs sont également rejetés à l’air libre, exposant toutes les communautés alentour. Ces contaminations de l’air, des sols et de l’eau se poursuivront sur plusieurs générations.

L’association Sherpa, qui a conduit plusieurs visites sur le terrain dénonce l’absence de protection et d’information des ouvriers. Pendant plus de quinze ans, ceux-ci ne portaient aucun masque de protection et n’avaient reçu aucune formation sur les risques de la radioactivité. Si la santé des mineurs et de leur famille est, dans ces conditions, déplorable (maladies pulmonaires multiples), ils sont totalement désinformés : des médecins avouent ainsi faire sciemment de faux diagnostics en cas de cancer, quand le patient n’a pas les moyens de payer les traitements appropriés.

A la suite de ces études, Areva s’est vu attribuer en 2008 le Public Global Eye Award, qui «récompense » les entreprises s’étant distinguées par leur mépris des droits environnementaux et sociaux au niveau international.
Malheureusement, le comportement scandaleux d’Areva dans le cadre de ses mines d’uranium ne se limite pas aux opérations au Niger. Vous trouverez ci-joint un point de presse soulevant les problèmes liés aux anciennes mines de l’entreprise au Gabon.

Nos questions à la BEI

Au regard des impacts sociaux et environnementaux très lourds des projets miniers, des dangers particuliers induits par l’exploitation de l’uranium, et du comportement désastreux d’Areva, nous souhaiterions vivement :

  • Etre informés de toute collaboration entre Areva et la BEI avant qu’une demande formelle de prêt ne soit formulée
  • Etre informés de toute demande de soutien d’Areva à la BEI, dès le premier stade d’évaluation préliminaire du ou des projets
  • Rester en contact avec vous sur le sujet, afin de pouvoir vous faire parvenir toutes les informations utiles à votre évaluation des projets dont nous disposons, et ce dès les tout premiers stades de cette évaluation.

En vous remerciant d’avance de votre réponse, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, en l’expression de notre haute considération.

Anne-Sophie Simpere Chargée de campagne Responsabilité des acteurs financiers Les Amis de la Terre

Signataires : AITEC (Association Internationale de Techniciens, Experts et Chercheurs), ATTAC France, Collectif « Areva ne fera pas la loi au Niger », IPAM (Initiatives Pour un Autre Monde), ISF (Ingénieurs sans frontières), MIR France (Mouvement international de la Réconciliation), Réseau « Sortir du nucléaire » (Fédération de 830 associations), Association Survie.

(1) “Areva, Technip team up in Africa-focused uranium venture“ Mining weekly, 20.3.2008, ou : “Areva Lands Uranium Miner” Forbes, 15.6.2008, ou encore: “Areva signs uranium mining deal in Africa“, International Herald Tribune, 2.8.2008

6 sep 2008

Images de l'université d'été d'Attac, à Toulouse